22 novembre 2020

Vie du SNES

CTA du 20 NOVEMBRE 2020 : COMPTE RENDU ETCLARATION DE LA FSU

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Ce CTA avait pour ordre du jour les bilans de rentrée 2020. A ce sujet, le SNES-FSU a pointé dans sa déclaration liminaire les grandes difficultés rencontrées par les personnels enseignants et d’éducation, les Psy-EN et les AESH pour arriver à pouvoir assurer leurs missions dans un contexte de plus en plus difficile.

Situation sanitaire

Concernant la situation sanitaire, Mme la Rectrice a indiqué que le pic de la 2e vague de l’épidémie de la covid-19 a été atteint les 9-10 novembre dernier et depuis les chiffres de contagion dans l’EN sont un peu moins importants (469 élèves, 64 personnels et 17 classes fermées durant la semaine du 9 au 13 novembre). La circulaire DGRH de l’EN transcrit dans notre administration la circulaire fonction publique qui permet aux personnels vulnérables de faire valoir le télétravail en ASA. Le Rectorat est autorisé à recruter des contractuels en CDD pour les professeurs des écoles et pour les AED mais uniquement pour remplacer les personnels en arrêts maladie pour cause de covid-19. Pour le SNES-FSU, ce sont des personnels supplémentaires qui doivent, en particulier dans toutes nos vies scolaires, être recrutés jusqu’à la fin de l’année scolaire pour faire face aux missions alourdies. Le Ministère refuse cette solution et préfère embaucher des Services civiques pour assurer des missions éducatives auprès des collégiens et lycéens. Les personnels de l’EN, volontaires pour se faire tester, sont prioritaires pour les tests PCR dans les laboratoires. Le déploiement de tests antigéniques est en cours et l’organisation de ces tests sera fera par les Préfectures en accord avec l’EN et l’ARS très prochainement.

Les demandes répétées du SNES-FSU d’élargir la possibilité de mise en place des ½ groupes classes dans les collèges qui en feraient la demande commence à porter ses fruits. Malgré les postures négatives à ce propos de certains DASEN, la Rectrice a indiqué que les collèges qui souhaitent engager cette démarche de continuité pédagogique se rapprochent des DASEN et qu’un soutien pédagogique pourra être mis en place.

Grenelle de l’Education et "revalorisation"

La Rectrice a fait un point sur le Grenelle de l’Education et les différentes annonces de revalorisation : +100 euros par mois pour les professeurs stagiaires, +54 euros par mois pour les non titulaires. Ces primes couvrant les 15 premières années de carrières de 31% des personnels. Le SNES-FSU revendique, non une augmentation des rémunérations par les primes, mais une augmentation du nombre de points d’indice et une hausse importante de la valeur du point d’indice pour tous les personnels. Une prime d’équipement informatique de 150 euros par an sera accordée en 2021 pour, selon la Rectrice, tous les enseignants et tous les psyEN. Pour le SNES-FSU, il reste inadmissible que les enseignants documentalistes et les CPE ne puissent pas bénéficier de cette prime d’équipement. Nous poursuivons nos revendications dans ce sens. Enfin, le taux de promotion à la hors classe va passer de 17 à 18 % permettant environ 1700 promotions annuelles supplémentaires dans ce grade, tous corps confondus.

« Vacances apprenantes »

Un bilan chiffré des « vacances apprenantes » a été présenté. Ce dispositif sensé, pour le Ministère, être LA solution pour compenser les retards pédagogiques cumulés par les élèves entre mars et fin juin 2020 a concerné en tout et pour tout 32 collèges et 6 lycées de l’académie (sur les 300 existants). Environ 1350 collégiens et 520 lycéens de l’académie ont participé à ces divers dispositifs de « vacances apprenantes ». Pour tous les autres, une immense majorité d’entre eux, rien n’a été proposé à la rentrée 2020 pour tenter de compenser les retards du printemps, ce que le SNES-FSU dénonce fortement.

Orientation

Le bilan de l’orientation 2020 des élèves a permis de constater une hausse des demandes vers la 2de professionnelle mais un nombre de décisions en diminution pour cette voie de formation. Pour la 2de générale et technologique, les demandes sont en baisse mais le nombre de décisions pour cette voie reste stable. Pour les séries technologiques, depuis 3 ans, la STMG accueille plus d’élèves, alors que la STI2D continue à s’effriter. Pour le SNES-FSU, la mise en difficulté de la série STI2D est le résultat des réformes successives du lycée, celle de Châtel et celle de Blanquer, et du baccalauréat qui met à mal cette série par la structuration des enseignements de spécialité de la série générale.

Constats des effectifs (A) et ajustements de structures (B)

A. Pour le second degré, il n’y a pas de rupture avec la tendance historique à la hausse des effectifs : en collèges, la hausse est cependant ralentie (+1,5 %) du fait d’entrée en 6e d’une génération moins nombreuse. L’évolution des effectifs est plus contrastée en 2de GT (un peu plus nombreux), en 1re GT (un peu plus nombreux) en en Tmle GT (moins d’élèves car meilleurs taux de réussite au bac). Les constats d’effectifs présentés par le rectorat ne comportaient pas les évolutions dans les différentes spécialités de Première et Terminales Générales avec notamment une étude par genre. Les élu-es FSU ont tenu à aborder cette question sensible puisque la DEPP venait au plan national d’en effectuer le recensement. Un constat s’impose entre 2018 et 2020 : la part des filles parmi les élèves suivant un enseignement des mathématiques en 2018 étaient de 53 %. En 2020, elle chute à 42 %, alors qu’en 2018 elles représentaient 56,5 % des élèves de Terminale Générale et 56 % en 2020. Le rectorat a confirmé cette tendance pour notre académie. La FSU avait pointé, il y a deux ans déjà, ce risque, inhérent à la réforme, de renforcer les stéréotypes dans les choix d’orientation. Les chiffres actuels montrent le bien fondé de l’analyse. Ne doutons pas que le ministère saura trouver une argumentation justifiant positivement ce décrochage en essayant d’utiliser les orientations post bac et en niant de fait aux mathématiques leur place, pour toutes et tous, dans la construction d’un esprit et d’un discours critiques.

B.
 pour les collèges, pour faire face à la pression démographique (moindre cette année) un solde de +19 classes (-1 dans l’Aude, +6 dans le Gard, +11 dans l’Hérault, 0 en Lozère, +3 dans les PO), financé par des moyens académiques conservés en réserve, a eu lieu. Pour le SNES-FSU, ce nombre de créations reste largement insuffisant et des très nombreux collèges ont un nombre d’élèves par classe à 30 voire au-delà, ce qui ne permet pas la mise en réussite scolaire de tous les élèves.

 Pour les lycées, le solde des ajustements de l’été est négatif (-4,5 classes). Le Rectorat n’a en effet, et ce malgré le contexte actuel si particulier, pas dérogé à la doxa des 35 élèves par classe comme seuil d’ouverture. Les classes de seconde, malgré un solde à +6,5, restent très chargées partout. Le Rectorat a décidé de fermer 14 classes de 1re générale durant l’été, ce qui provoque à la rentrée des effectifs moyens à ce niveau très élevés dans plusieurs lycées de l’académie (35 élèves par classe et même au-delà pour certains). Le solde est aussi négatif (-7) pour les classes de terminales générales, du fait d’un taux de réussite exceptionnel à la session 2020 du baccalauréat ayant généré peu de redoublements. Ici encore le SNES-FSU a dénoncé les effectifs trop lourds et le fait que très peu de lycées ont mis en œuvre, pour les redoublants de terminale, des dispositifs spécifiques pour les préparer à un tout nouveau baccalauréat… en un an. Pour faire face à l’afflux d’élèves, des classes supplémentaires de 1re technologiques (+9,5) ont été ouvertes, mais en terminales technologiques les ajustements ont été aussi en négatif (-0,5 classe). Pour les classes de 2de et de 1re très chargées, le SNES-FSU a revendiqué l’octroi de moyens horaires complémentaires aux lycées pour assurer plus de temps scolaire en ½ groupes classes.

Sur ce point, le SNES-FSU à fait valoir sur la longue période (depuis la rentrée 2007) le manque de moyens alloué au second degré académique. Si notre académie, après de fortes mobilisations durant l’année scolaire 1999-2000, avait obtenu un plan de rattrapage (décidé en juin 2000 et mis en œuvre entre la rentrée 2000 et celle de 2003) lui permettant de se repositionner dans la moyenne métropolitaine, depuis, face à l’afflux démographique, les moyens n’ont pas été donnés pour tenter de conserver les taux d’encadrement de l’époque.
Le constat est en particulier accablant pour les lycées GT et le Post-bac : pour 8732 élèves, l’évolution du nombre d’équivalent temps plein est négative : -4 !

L’offre de formation professionnelle en Post-bac a été améliorée par l’octroi de moyens complémentaires (+29 emplois en HP) dans le cadre du « plan jeunes ». Ces moyens ont permis de faire progresser les capacités d’accueil pour 12 sections de BTS dans divers lycées de l’académie, d’installer une mise à niveau dans un et trois classes passerelles dans trois autres).

Evolution de la carte des CIO

Le CTA a ensuite été amené à voter l’évolution de la carte des CIO (Nîmes, Alès). Les élus du SNES-FSU et de la FSU se sont abstenus sur ce vote. Ils ont pointé les inquiétudes nombreuses qui se font jour sur le nouveau CIO fusionné de Nîmes et ont obtenu que soit conservé 2 postes de DCIO. La situation du Vigan a été explicitée et les élus du SNES-FSU ont contesté que la disparition de l’annexe du Vigan ne pose pas de problème aux usagers non scolaires qui souhaiteraient, en particulier dans le contexte sanitaire et sécuritaire actuel, pouvoir accéder au service d’orientation qui n’existera que dans le Cité scolaire. De plus, les élus du SNES-FSU ont pointé la nécessité de budgéter les frais plus importants de fonctionnement du CIO d’Alès. Les élus du SNES-FSU et de la FSU ont voté un vœu du CTA pour que CHSCT-A soit consulté sur la situation nouvelle créé sur le CIO fusionné de Nîmes.

Ouverture à la rentrée 2021 du nouveau lycée de Sommières (Gard)

Le dernier point à l’ordre du jour concernait l’ouverture à la rentrée 2021 du nouveau lycée de Sommières (Gard). Une proviseure régulatrice est nommée. Les travaux techniques de sectorisation sont engagés par le Rectorat et des deux DSDEN concernées (Gard et Hérault). A la rentrée 2021, 8 classes de seconde seront ouvertes sur ce lycée qui accueillera ensuite des CAP et Bac Pro dans le secteur de l’environnement ainsi qu’un BTS métiers de l’eau. Les élus du SNES-FSU ont revendiqué la structuration d’un groupe de travail du CTA pour travailler collectivement à la sectorisation de ce nouveau lycée car les enjeux sont primordiaux pour certains lycées nîmois (Camus et Hemingway) qui pourraient voir leurs taux d’IPS profondément modifiés négativement. Ils ont aussi pointé les mêmes problématiques sur les deux lycées de Lunel (Victor Hugo et Feuillade) ; le premier risquant de perdre de nombreuses classe (avec des effets RH conséquents), le second risquant d’encore perdre des élèves de familles avec IPS élevés au profit de Victor Hugo. Enfin, pour ce nouveau lycée se pose le problème de l’impossibilité actuelle de construction d’un internat, ce qui oblige d’envisager l’hébergement des internes sur le lycée Victor Hugo de Lunel avec des transferts quotidiens par bus scolaires. La Rectrice et les DASEN concernés ont indiqué travailler sur les équilibres de mixité des publics mais notre demande de tenue d’un GT du CTA sur ce point n’a, pour l’instant, pas trouvé accord auprès de Mme la Rectrice.

Réponses aux questions diverses déposées par le SNES-FSU :

C. La date du prochain CALR n’est pas encore fixée ;
D. Evolution académique de la scolarisation à domicile sur les deux dernières années scolaires : des données chiffrées académiques et départementales vont nous être fournies. Les chiffres restent faibles mais la tendance est celle d’une hausse relativement importante.
E. Données chiffrées du nombre d’élèves notifiés en ULIS et ne pouvant bénéficier d’une place ? Nombre d’élèves notifiés ITEP ou IME occupant une place en ULIS ? Le rectorat n’est pas en mesure de donner les chiffres arguant d’une impossibilité de réaliser une extraction des bases pour ces données.
F. Situation faite aux intervenants extérieurs dans les établissements scolaires : la FAQ ministérielle autorise qu’ils puissent intervenir.
G. Implantation de la nouvelle filière CPGE MP2I à la rentrée 2021 sur l’académie : une ouverture est prévue sur l’académie de Toulouse, rien pour l’instant sur l’académie de Montpellier où il semble prématuré de fermer une MPSI pour ouvrir une MP2I.
H. Baisse des subventions DRAC Occitanie aux intervenants dans les enseignements arts (danse, CAV, théâtre) et suppression pour les options  : la Rectrice indique que la DRAC souhaitait harmoniser les pratiques sur la grande région Occitanie, que la Charte a été signée avec les DAAC dans ce sens. Certains partenaires anciennement conventionnés par la DRAC ont perdu cette qualité et leur agrément. Pour continuer d’avoir des financements, il est nécessaire de changer de partenaires pour en choisir qui soient encore agréés.