La nocivité de la réforme n’est plus à démontrer : volonté idéologique de renoncement à l’éducabilité de tous les élèves, remise en cause de l’égalité d’accès aux savoirs, résolution à casser le second degré, détermination à transformer les concepteurs que nous sommes en « simples exécutants » locaux via des conseils pédagogiques renforcés... Cette réforme est clairement un affront à notre profession qui se bat au quotidien pour la réussite des jeunes qui lui sont confiés.
Le SNES, lors de son Conseil National des 13 et 14 septembre derniers a réaffirmé sa volonté d’abrogation de cette réforme rejetée par une très grande majorité des enseignants.
D’ailleurs le refus de la profession a permis que soient créés localement de nombreux rapports de force avec pour conséquence des « résistances pédagogiques » à sa mise en place. Ainsi, un premier bilan de rentrée montre qu’entre le projet initial « Collège 2016 » et la réalité de sa mise en place, force est de constater que l’année de luttes portée par le SNES-FSU dans l’intersyndicale second degré n’a pas été vaine : les collègues ne se sont rien laissés imposer, alors que les pressions ont été fortes de la part du corps d’inspection comme des chefs d’établissement.
La plupart du temps et comme le demandait le SNES dès janvier (cf. Montpellier-SNES n° 255) les équipes ont refusé de sacrifier les moyens pour mettre en place les EPI, préférant préserver les conditions de travail des élèves avec des groupes et/ou des dédoublements… Bref, les équipes ont tenu à "rendre aux disciplines ce qui appartient aux disciplines" !
Pour le SNES, il s’agit maintenant de tenir bon et de réaffirmer nos rôles de concepteurs dans les choix pédagogiques qui ne peuvent être que les nôtres !
Concernant les grilles horaires, le SNES-académique vous avait envoyé en janvier un exemple de leur adaptation se basant sur un horaire élève « renforcé ». Nous considérons que l’esprit de cette grille reste d’actualité et peut être utile à cette volonté de « reconquête pédagogique » que nous souhaitons porter en cette année électorale 2016-2017 où bien des enjeux vont se jouer autour de la conception de l’école. C’est pourquoi nous les remettons en ligne.
Par ailleurs, nous vous appelons à ne rien vous laisser imposer par vos chefs d’établissement que ce soit sur une « désignation volontaire » pour mettre en œuvre tel ou tel EPI, tel ou tel AP, sur une sommation à enseigner de telle ou telle façon, à n’évaluer que par compétence… bref sur une quelconque mise au pas pédagogique. Voir des précisions sur nos « non obligations » dans le « Vrai/Faux » ci-joint.
Enfin, le SNES-FSU appelle les collègues à prendre toute leur place dans les débats sur l’évaluation, à ne rien se laisser imposer, à refuser toute évaluation bureaucratique niant notre professionnalité et à ne pas remplir les rubriques du bulletin concernant les EPI et l’AP.
Concernant le livret scolaire numérique, nous appelons les collègues à ne renseigner que les éléments qu’ils ont l’habitude de remplir sur les bulletins actuels, en excluant parcours, EPI, parties des programmes traités, etc.
Des outils seront mis à disposition ultérieurement pour mener les débats et un stage académique est d’ores et déjà programmée sur la question de l’évaluation le 18 novembre prochain.
Pour tous les collègues de collège : pensez à nous faire remonter la situation de votre établissement afin d’alimenter le fil sur le site académique et à remplir l’enquête nationale SNES.
Il est des temps où notre devoir est celui de ne rien lâcher tout en réaffirmant notre droit à proposer !
Pour le secteur collèges du SNES-Montpellier
Thierry JOUVE, Arnaud ROUSSEL